Pfff... Ysa avait trouvé le moyen de présenter son... son... comment pourrait-elle dire ? Elle ne le connaissait pas mais n'en avait aucune envie après tout ce qu'il s'était passé dans la vie sentimentale de sa vassale en si peu de temps. Trop peu de temps à son gout. Bref, elle avait vaillamment refusé de rencontrer cet individu sur lequel elle s'était jeté après sa rupture avec son précédent, et alors même qu'elle avait passé une journée entière à le torturer pour s'assurer des sentiments envers sa protégée. Tout ça pour quoi ? Pour une rapide rupture encore plus vite compensée par l'arrivée de ce, de ce... Bref, de cet espèce d'arriviste qui devait avoir posé son dévolu sur elle uniquement pour sa dot.
Cependant, elle avait fomenté des manigances visant à le lui présenter sur ses propres terres, celles qu'elle lui avait offertes en récompense pour son travail et sa dévotion. Et là, elle ne pouvait déroger à l'invitation, contrairement à celle sur les terres de la Ferté.
Elle se résigna à la testardise de sa vassale, fière malgré elle de ce fort caractère comme elle les aimait, et, le jour venu, se prépara avec soin, n'oubliant pas, avant de quitter Bourmont, de passer dans sa salle d'auscultation afin de prévoir dans ses bagages quelques instruments de poche au cas où. On ne savait jamais ce qui pouvait se passer.
Elle ne demanda ni à sa dame de compagnie, ni à son garde du corps de l'accompagner, se sentant en sécurité sur ces terres, persuadée que s'il y aurait un besoin extérieur, ce serait d'un médicastre pour le malotru qui avait osé posé ses yeux sur Ysa.
Arrivée à destination, elle fit comme chez elle, frappant à peine et rentrant sans plus de cérémonie.
Bonjour Ysa, me voilà. Je t'ai apporté quelques gâteaux que j'ai fait faire pour l'occasion, me disant que tu étais trop occupée pour faire mes madeleines préférées. Et toc, et d'une à peine arrivée !