Juste une mise au point

Armure bourmonesque Nombre de messages : 3557 Date d'inscription : 08/06/2009

[Salle de torture]

Des fois, on a beau avoir la vérité sous les yeux, que rien n’y fait. L’espoir de s’attacher, l’espoir qu’un jour tout change reste omniprésent. Ce jour, il avait pris une grande décision avec l’aide, surement du seul ami honnête qu’il avait. Il s’était démené à nettoyer la salle de torture lui-même et à y faire installer une petite table avec quelques bougies dessus. Il savait pertinemment que le diner n’aurait pas lieu, mais qu’importe, quitte à se mentir à lui-même, autant le faire jusqu’au bout. Aussi, avait il disposé deux couverts avec une simple rose au milieu.

Il avait plusieurs cadeaux à donner, pas des plus ordinaires, mais regardez, sont-ils ordinaires dans cette Maison ? Il avait emballé le tout et les avait déposé délicatement sur un bout de la table. Surement en serait elle ravie, c’est quasiment elle qui lui avait donné l’idée. Ils e recula pour admirer le travail, sortit de la salle de torture et appela Cortes qui arriva presque desuite vu qu’il faisait le guet.

Va me chercher la Vicomtesse et amènes la ici lieu sans trop tarder. Dis lui simplement que je désire la voir et cela est urgent. Ce sera rapide, elle ne sera pas ennuyée trop longtemps.

Je te remercie d’avance, files maintenant.

Garde Nombre de messages : 150 Date d'inscription : 21/06/2011

[Dans le couloir]

Il faisait les cent pas, le plus discrètement possible, dans le couloir. L'ducaillon lui avait ordonné d'faire le guet...comme si ça circulait à n'en plus finir dans cette maison! Il avait du mal à comprendre le chef de la garde parfois. Enfin....ces nobliaux...toujours en train de s'donner de l'importance pour rien. Puis c'était pas son problème, l'était payé pour obéir aux ordres et pas pour les discutailler....quoique des fois, il les aurait bien discutaillés.Il entendait le ducaillon farfouiller dans la salle...une salle bien bizarre, il avait vite fait jeté un oeil et aperçut des trucs qui pendouillaient sur les murs. 'Tain, il en faisait un boucan l'Duc! Il n'avait jamais fait le ménage ou quoi?Du coup, il alla se poster au début du couloir, histoire de retarder ou d'éconduire un éventuel promeneur. Le couloir était un peu sombre mais les trophées de guerre éclairaient l'ombre de leur brillance: il était subjugué par les boucliers ornés d'épées de très belle facture...Dédiouuuu, les forgerons devaient être des artistes! Alors qu'il était en pleine contemplation, l'ducaillon vint le sortir de ses pensées:

Citation :: Va me chercher la Vicomtesse et amènes la ici lieu sans trop tarder. Dis lui simplement que je désire la voir et cela est urgent. Ce sera rapide, elle ne sera pas ennuyée trop longtemps.

Je te remercie d’avance, files maintenant.

Il s'approcha de la salle, se mit au garde à vous et dit:

A vos ordres! J'vas la chercher votre Dame!

Puis il fila direction les appartements de la Vicomtesse pour la prévenir que son Duc l'attendait.

[Devant la porte des appartements de la Vicomtesse]

Il s'arrêta, un peu intimidé, devant la lourde porte...c'est que c'était la première fois qu'il venait délivrer un message à la maîtresse des lieux qu'il n'avait fait qu'entrevoir. Il se redressa, prit une longue inspiration puis toqua plusieurs fois à la porte:

Vicomtesse!!!! Vicomtesse!!! C'est l'Duc qui m'envoie vous dire qu'il vous attend dans la salle, celle avec des instruments qui pendouillent. Faut que je vous conduise là-bas. Il veut vous voir ça semble urgent!
Bon, j'vous attends dans le couloir.

Cortès chercha du regard un siège quelconque...pas un tabouret en vue pour y asseoir son séant. Aussi, se cala-t-il contre le mur, attendant la Vicomtesse pour la mener auprès du Duc.

La vicomtesse venait à contrecœur d'envoyer une liste succincte d'invités à celui à qui elle s'était promise et venait de faire partir une missive à l'intention de son vassal et dernier ami de jeunesse encore en vie - ou presque - Gab, afin de l'inviter à la rejoindre au plus vite en la demeure. Elle était encore une fois en train de ressasser son désespoir, ne voyant que du noir dans son avenir malgré le bleu que lui proposait Kelso et qu'elle mettait toute la mauvaise volonté du monde à griser, lorsque le nouveau garde vint l'inviter à rejoindre le duc rapidement.

Son cœur s'emballa. Que voulait-il ? Dans sa salle de torture en plus. Il savait que personne à part elle n'avait le droit de s'y rendre, sauf avec son autorisation.

Elle avait beau reconnaitre sa gentillesse, sa discrétion et son dévouement, ses sentiments s'arrêtaient là. Elle était incapable de le voir comme un amant, incapable de s'imaginer dans ses bras. Elle l'avait engagé comme chef de sa garde, au fil du temps ils avaient appris à se connaitre et désormais elle le voyait quasiment comme un ami. Mais elle ne pouvait se résoudre à le voir en époux.

Cortes l'accompagna et, une fois la porte de la salle ouverte, s'effaça pour la laisser entrer. Kelso était là, au centre de ses instruments qu'elle délaissait, une petite table illuminée par deux bougies, romantique à souhait. Elle le regarda avec tristesse. Avait-elle le droit de lui offrir le malheur alors qu'il méritait le bonheur d'une vie partagée ?

Bonjour Kelso. Tu voulais me voir ?

Armure bourmonesque Nombre de messages : 3557 Date d'inscription : 08/06/2009

Pourquoi faire tout cela finalement ? Juste pour la beauté du geste, une dernière. La mort d’un amour donne vit à un autre qu’il parait. Sauf que lui, attendait depuis des mois voir des années qu’elle daignent le regarder comme un homme et non pas comme un simple ami. En entendant les pas se rapprocher de la salle, son cœur s’emballa et lorsqu’elle apparut, il se serra comme jamais.

Il s’approcha d’elle pour lui prendre la main et la faire venir vers la table ou un premier paquet -paquet qui contenait pas moins que l’épée non nettoyée du sang de la Siva qui appartenait à un soldat lors de l’attaque- était posé la, emballé à la va vite mais avec amour. Il en profita pour lui offrir un verre de mirabelle en lui souriant.

Oui, je voulais te voir, mais surtout te parler. Je voudrai que tu ouvres ce paquet. C’est en parlant avec toi que j’ai eu l’idée en fin de compte. Cela m’a fait rire puis je me suis dis, pourquoi pas.

Alors, je t’en pris, ouvre le.

Il se recula très légèrement, fouillant déjà dans sa poche pour en sortir une fiole. Pas n’importe qu’elle fiole attention : en regardant de plus près, on pouvait y voir un petit bout de chair made in cuisse de Siva. Fiole déposée à coté du paquet. Il prit un verre et commença à siroter son breuvage, essayant d’oublier le pourquoi de tout ceci.

Un paquet ? Une bague de fiançailles ? Un peu gros semblait-il. Aussi, s'en approcha t-elle alors que Kelso se reculait en fouillant dans sa poche pour en sortir une petite fiole. Etait-il au courant qu'elle cherchait un poison à avaler pour se libérer du joug qu'elle s'était imposé ?

Faisant mine de ne rien voir, elle délia les liens du cadeau posé sur la table et en découvrit une épée tachée de sang. Qui avait-il tué ? Qu'est-ce que cela voulait dire ?

Elle le regarda d'un air interrogatif tout en prenant l'arme entre ses mains et reconnaissant l'insigne des Loups de Champagne gravée dessus.

Plus étrange encore était le contenu de cette fiole qu'il venait de déposer à coté et qui avait une teinte sanguinolente elle aussi. Elle ne lui connaissait pas ce coté morbide et en fut fort surprise.

Qu'est-ce donc ? Qu'est-ce que tout cela signifie ? Qu'as-tu fait comme bêtise Kel ?

Elle se surprit à avoir peur pour lui. Peur qu'il ait commis l'irréparable sur un coup de folie et qu'il vienne se confier à elle avant que son forfait ne soit découvert. Etait-ce sa faute à elle ? L'avait-elle poussé à l'inéluctable avec sa froideur distante ?

Armure bourmonesque Nombre de messages : 3557 Date d'inscription : 08/06/2009

Il la regarda, elle ne semblait pas comprendre. Qu’imaginait elle ? Il déposa son verre sur la table une fois terminé, lui prit l’épée des mains et la regarda avec attention. Il sourit légèrement toujours fixé sur cette merveille et fila la déposa au mur, où il avait préalablement préparé un crochet. Ainsi, elle aurait sa place ici.

C’est l’épée qui a blessé Siva, dommage pour nous qu’elle soit encore vivante. Je pensais que cela te ferrait plaisir d’avoir sa souffrance en cadeau, sur le mur. Aussi, tu as dans la fiole un bout de chair lui appartenant, ca fait un joli souvenir à défaut de l’avoir en cochons garni …

Plus les minutes avancées, plus il se sentait fébrile, à la limite de la rupture. C’est pourquoi, il garda la tête haute, fier qu’il n’était pas et sortit un bout de parchemin : pédigrée d’une superbe jument noir qui attendait dans la cours sa future maitresse.

Tiens, prend ceci aussi, un présent juste comme ça, pour le plaisir d’offrir et de faire plaisir.

Il pose le parchemin sur la table et s’approcha à petit pas d’elle pour la prendre tendrement dans ces bras, surement la seule et la dernière fois. Il ne l’avait fait plus tôt simplement par peur de faire un faux pas, d’être maladroit ou pire, la rendre mal à l’aise. Il déposa ces mains autour de sa taille. Il vient lui chuchoter :

Tu n’auras plus à te forcer, je te rend ta liberté. Il parait que par amour, on se doit de rendre l’autre heureux. Et je crois que pour te rendre heureuse, il me suffit juste de m’éloigner de toi. J’espère que tu trouveras ce que tu cherches mon cœur.

Sa tète se pencha légèrement pour venir lui frôler les lèvres et pour finir, l’embrasser et se décoller d‘elle à contre cœur. Sa main glissa sur la joue de la femme qu‘il aime et qu‘il aimera à jamais. Kel la regarda une dernière fois, et se dirigea vers la porte qu‘il ouvrit pour sortir dans le couloir, sans se retourner.

Elle éclata de rire lorsqu'elle apprit d'où venaient épée et contenu du flacon. Quelle fantastique idée ! Un morceau de cuissot d'une garce bâtarde. Pour être original, c'était un cadeau original. Cela lui rappela la collection de têtes que faisait feu Atto Melani lorsqu'elle était jeune. Malgré son penchant sadique, elle n'avait jamais adhéré à ce coté macabre et sanguinaire. Elle ne pouvait qu'acquiescer le fait que ce ne soit pas le signe de sa disparition définitive tout de même.

Puis, il enchaina à nouveau. Décidément, c'était le jour des cadeaux. Elle eut à peine le temps de comprendre ce que disait le parchemin qu'elle se trouva dans ses bras et qu'il enchaina. Tout allait très vite et elle n'eut pas le temps d'intégrer tout ce qu'il se passait qu'il avait déjà quitté la pièce, non sans lui avoir déposé un baiser - son premier.

Je te rends ta liberté.

Les mots sonnaient en elle alors que la porte se refermait. Que voulait-il dire ? Il annulait ce mariage qu'il désirait plus que tout ? Pourquoi ? Elle lui avait donné son accord. Elle lui avait donné une liste sommaire d'invités. Certes, à contrecœur, mais elle lui avait promis.

Elle était planté là, l'épée ensanglantée pendue au mur face à elle, la fiole sur la table mise mais sans rien à manger, un parchemin à la main, seule.

Désemparée, elle s'assit pour reprendre ses esprits et réfléchir à toute cette scène et mise en scène.

Je te rends ta liberté.

Elle se noyait de ces paroles. Les faisant tournoyer, y croyant sans vouloir y croire tellement cela lui paraissait irréel. Pourtant elle était là, seule. N'était-ce pas le signe de la réalité de la chose ?
Elle baissa les yeux et vit le parchemin qu'elle tenait toujours. Qu'était-ce ? une lettre d'adieu ? d'amour ?
Elle écartela les yeux : une jument ! Mais pourquoi lui offrir une jument s'il la quittait ? Qu'attendait-il ? Qu'elle le poursuive en le suppliant ? C'était au dessus de ses forces, il pouvait sans douter.

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