[RP] Retour d'une foire au drap

Sujet: [RP] Retour d'une foire au drap Lun 24 Sep 2012 - 20:31

S'était tenue, quelques jours plus tôt, et pendant toute une semaine, une grande foire au drap au sud d'Artois, à laquelle, l'hiver approchant, la couturière s'était rendue. Sa maîtresse lui avait donné, pour l'aller, des lettres de change à son nom, ce qui avait assuré la tranquillité du voyage de la Portugaise. Arrivée là, elle avait passé le premier jour de la foire à observer les marchandises, le second à choisir ce qu'il lui faudrait pour les vêtements d'hiver de ses maître et les emporter "à crédit de confiance"... et le dernier jour, après un passage chez les Lombards qui avaient changé ses lettres en monnaie sonnante, elle avait été payer les marchands.

Puis il avait fallu partir. Venir en Artois les bras vides, c'est une chose ! Rentrer chargée d'étoffes riches, seule, c'est tout bonnement impensable. Elle avait rencontré à l'auberge un groupe de marchands ambulant voyageant de concert, pour se garder des routiers. Ils allaient, pour le début du moins, en sa direction. Elle joindrait le convoi. Mais ensuite ? À bout d'idées, elle se résolut à écrire à la Dame de Champigneulles, rare éminente personne champenoise qu'elle connût assez pour oser lui écrire. Enfin, lui écrire... Le français, le pratiquant au mieux à l'oral, l'écrivant, fort mal, elle alla à l'un de ces écrivains publics qui font d'un tonneau leur siège et leur table tout à la fois. Lettre fut écrite, avec sur le revers indication d'où la renvoyer.

La réponse vint, en tous points satisfaisante, bien qu'il fallût un temps non négligeable à la couturière pour la déchiffrer, illettrée qu'elle était.

Ainsi trouva-t-elle Atlas, Millie, Ysangrain, comparses amies, escorte, de compagnie qui taciturne, qui plaisante. Clarinha n'osait trop parler, car elle savait fort bien que sa conversation était désagréable aux gens, qui manquaient une fois sur deux de la comprendre. Mais elle souriait, souvent, alors qu'ils cheminaient, et posait régulièrement l’œil sur la malle qui contenait ce qu'elle avait acquis au nom de ses maîtres.

Comme ils voyageaient en Champagne, comme ils passaient près de Bourmont, comme elle y avait été invitée par Klouska et comme c'était aussi la mère et la compagne de deux de ses compagnons de route, ils avaient toutes les raisons du monde d'y faire escale. C'était mieux, après tout, qu'une auberge.
Voilà comment ces quatre gens et leur marchandise se retrouvèrent à l'huis du domaine et s'y annoncèrent.

Visiteur Nombre de messages : 3 Date d'inscription : 24/09/2012

La route fut des plus divertissante pour la jeune fille qui ne quittait que très rarement Compiegne, où sa mère l'avait laissé au bon soin de son parrain.
Les rares mots qu'avait prononcé l'amie de sa mere avait ravie la petite qui avait trouvé l'accent relativement amusant, sans pour autant se montrer impolie.

Confortablement installée à coté de cette dame sur la charette qui transportait ses effets, ils avaient pu voyager sans encombre. Le chariot escorté et protégé de part et d'autre par les deux hommes à cheval.

Enfin, ils arriverent à Bourmont et la grille se dessina fierement devant eux, dévoilant la demeure sombre en arriere plan.

Millie etait impressionnée. Toute petite sa mere l'y avait déjà ammenée, mais il y avait deja quelques années qu'elle n'y avait plus mis les pieds.. La fillette avait d'ailleurs bien du mal à comprendre pourquoi sa mere la tenait toujours loin d'elle.

Sautant de la charette, elle s'approcha de la grille, ignorant les remontrance de son 'presque' papa qu'était Atlas.

Hé Ho ! Y a quelqu'un ?!!

Sujet: Re: [RP] Retour d'une foire au drap Lun 24 Sep 2012 - 23:11

Elle était en train de travailler dans son atelier d'herboriste quand elle entendit une voix enfantine demander s'il y avait quelqu'un... Millie!!! Ni une ni deux, voilà notre Hersent qui se précipite à la grille vu que Cortès est encore allé se cacher on ne sait où.

Ouiiii... Il y a moi! Bonjour Millie!!! Comment vas-tu, tu n'es pas toute se.... Wouahhh... Hersent n'en revenait pas... Derrière Millie se tenait... Clarinha, la diva des aiguilles! Mais... mais... Vous êtes Dame Clarinha??? Devient rouge, rose, verte, jaune, bleu.... tout y passe, LA Divine est là, devant elle:

Euh... le voyage a du être long, venez, je vous en prie, je vais demander à ce qu'on nous prépare un encas et de quoi se désaltérer. Euh... je suis Hersent d'Ar Sparfel, une dingue de vos créations dame Clarinha. J'en ai quelques unes dans ma garde-robe. C'est un honneur que de vous recevoir ici à Bourmont.
Suivez-moi, je vous en prie.

Hersent sourit, elle était aux anges, entre l'adorable Millie et Dame Clarinha.... le bonheur total.

(suite ici

Visiteur Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 24/09/2012

Je restai bouche bée de cet accueil. La femme qui venait nous ouvrir, je l'avais déjà accueillie, certaines fois, aux Doigts d'Or. Avant. Le plus étrange, c'était son attitude. J'avais pris de telles distances, une telle hauteur, depuis... Je savais que mon travail était révéré, et c'était bien pour cela que le Duc d'Orléans m'avait débauchée des Doigts d'Or, et que lors de mes travaux d'aiguille pour l'atelier où je posais de temps à autres mes pelottes, j'étais contrainte de mettre des quotas par cliente. Oui, j'avais conscience du phénomène que j'étais devenu. Mais certains nobles ont pour le plus parvenu des bourgeois toujours le même dédain ; et quand l'on n'est pas même bourgeois, juste artisan de talent, on n'est jamais qu'un exécutant, au servir de plus haut et plus autoritaire que soi.

Alors... Alors je restai bouche bée. Elle était dame, je le savais ; car on ne coud les galons d'or qu'à la noblesse, et je lui avais déjà cousu des galons d'or. Mais elle ployait en déférence comme face à une duchesse, et me nommait "Dame", et malgré mon peu de francophonie, je comprenais bien toutes ses intentions et toutes ses inflexions de voix, et j'en étais désemparée.

Du reste, notre hôtesse parlait assez pour deux, ce qui masquait mon manque de repartie. Tout juste dis-je, du bout des lèvres, en la suivant :

-"Eu nao sou ouma donna... Eu sou so Clarinha. Merci muito."

Visiteur Nombre de messages : 28 Date d'inscription : 25/09/2012

Le dévoué Ysangrain avait été sollicité une fois de plus pour escorter des amis de sa chère cousine. Le périple leur ferait traverser la Champagne de Nord en Sud.
Quand Suzette lui avait donné les noms des personnes qui constitueraient le groupe, il s'était réjouit d'avoir à accompagner deux femmes. Atlas serait de la partie lui aussi, les deux hommes ayant déjà parcourus bon nombres de lieues ensemble, avec à chaque fois la mission de protéger leur groupe.

En chemin, il avait donc fait la connaissance de Millie, fille de Klouska, et de Clarinha, ravissante et renommée couturière.

Une halte était prévue à Bourmont. A de multiples reprises, sa cousine lui avait parlé de cette Grande Maison mais jamais il ne s'y était rendu.
En arrivant aux abords du domaine, il fut surprit par le silence et l'austérité de l'endroit.

Ils s'arrêtèrent devant l'imposante grille d'entrée.
La jeune Millie se manifesta afin qu'on leur ouvre.

Un court instant plus tard, il reconnut Hersent qui venait vers eux. Il esquissa un léger sourire : ainsi donc les nobles eux mêmes se chargeaient d'ouvrir la grille.
La Dame de Maizières semblait totalement excitée et une fois Millie saluée, fondit sur la jolie couturière qu'elle noya sous un flot de parole oubliant tout bonnement Atlas et lui même.

"On doit être invisibles" susurra Ysangrain à son compagnon de route.

Les trois femmes entrèrent dans la demeure, guidées par Hersent.
Ysangrain donna un léger coup de coude à Atlas pour leur emboiter le pas. Après tout, invités ou pas, ils n'allaient pas rester planter dans le froid comme deux pauvres gueux qu'ils étaient.

Sujet: Re: [RP] Retour d'une foire au drap Mar 25 Sep 2012 - 10:44

Hersent, complètement surexcitée par la présence de SA couturière préférée, la guida vers le salon puis se rendit compte qu'il y avait le reste de l'escorte... mince, elle avait oublié Atlas et... Ysangrain le cousin de Suzette. Ysangrain avait-il meilleur caractère que Suzette? A voir.

"Eu nao sou ouma donna... Eu sou so Clarinha. Merci muito."

Je vous ai reconnue tout de suite Dame Clarinha... votre visage si souriant et si beau ne s'oublie pas ainsi, vous savez. Je vous en prie, avancez avec Millie, je vous rejoins très vite. Si ça se trouve, Klouaka doit déjà attendre dans le salon.

Elle retourna près de la grille et confuse salua les deux autres membres de l'escorte:

Euh... désolée ... mais l'émotion artistique m'a fait perdre tout sens de l'hospitalité. Bonjour Atlas! Comment vas-tu depuis tout ce temps? Bonjour, sire Ysangrain... dès que vous aurez tous les deux appporté les chevaux et charrettes aux palefreniers, venez nous rejoindre dans le salon... une collation attend les voyageurs que vous êtes.

Un autre signe et hop la voilà qui court rejoindre SA DIVA au salon... au passage se dit qu'elle devrait aller se changer et mettre l'uniforme vert que Dame Clarinha lui avait cousu.

Visiteur Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 24/09/2012

Je n'ajoutais rien ; tout ce que j'avais compris des propos de l'Ar Sparfel était qu'elle n'avait pas compris les miens. Je ne la reprendrais pas, je n'en avais pas l'audace ni la préséance, et ç'eût été soit insulter son entendement, soit mettre en avant mes propres difficultés francophones - ou les deux. Alors, comme ça n'était pas bien grave et ne nuisait pas à la situation... Je me tus, souris à Ysangrain, aimable escorte, laissé très provisoirement en arrière avec le sire Atlas. Je gageais qu'avant l'arrivée dans le fameux salon, ils nous auraient rejointes.