[Rp] Et une bourrasque d'ouest.

Comme nos amis lecteurs s'en souviennent, Hersent était dans son atelier d'herboriste à trier, mettre à sécher, préparer plantes à remède, à tisane. Elle s'apprêtait à mettre en route un feu dans la petite cheminée afin de préparer une décoction quand des voix lui parvinrent aux oreilles et parmi elles, celle de Cortès qui semblait être dans ses meilleurs jours.
Bien entendu, pas de danger que l'auteur de toutes ces allées et venues vienne résoudre le souci posé à la grille.

Elle avait dû peser deux fois de suite ses plantes, se trompant dans les proportions, perturbée par les criailleries: jamais elle ne pourrait être tranquille! Elle aurait dû rester à Maizières pour travailler à ses préparations médicinales.
C'est une Hersent un peu agacée qui arriva sur les lieux du crime: une jeune femme attendait que le Cortès daigne lui ouvrir. Elle entendit les derniers mots des deux protagonistes et elle soupira: l'accueil serait, une fois de plus, pour sa pomme. Fichu duduc qui se cache au moment où on a besoin de lui. Tiens, elle lui collera à l'occasion un petit laxatif dans sa prune pour se venger.

Elle arbora son plus joli sourire et intervint:

Bien le bonjour damoiselle! J'arrive car j'ai entendu comme une dispute et cela m'a dérangée dans mon travail d'herboriste.

Pour une fois, elle ne s'en prit pas à Cortès qui ne faisait que son travail.

Notre garde, Cortès, est un peu bourru mais comme, je confirme, il n'a reçu aujourd'hui aucune directive, il ne pouvait pas savoir que le duc de Rosnay avait lancé un recrutement pour les cuisines.

Regard vers Cortès: si, si, le ducaillon a décidé d'embaucher une aide-cuisinière. Vous savez bien qu'il faut au moins deux personnes pour remédier à la disparition de Suzette, notre inimitable cordon-bleu. Donc, vous pouvez ouvrir la grille et faire entrer la jeune dame. Elle a postulé pour aider en cuisine.

Et de faire signe à Cortès d'ouvrir illico presto la grille.

Bienvenue à Bourmont qui reprend peu à peu vie après un long hiver. Suivez-moi, je vous conduis jusqu'aux cuisines où vous ferez connaissance avec la cuisinière en chef.

Hersent attendit que la jeune femme passe la grille et lui emboîte le pas.

Bonjour Thea, moi c'est Hersent d'Ar Sparfel, je suis vassale de Sa Seigneurie Oksana de Floret, et amie du Duc de Rosnay qui vous a engagée. Mais appelez-moi Hersent, ça suffira bien.

Elle marcha promptement vers les cuisines où elle laisserait la jeune dame se débrouiller avec la cuisinière Mary. Tout ce mic-mac ne la regardait pas sauf... si débordement il y avait.
Elle se retourna pour faire signe à Cortès qu'il pouvait fermer la grille et vaquer à ses occupations, nombreuses dans le Domaine.

[on fait un saut dans l'espace-temps^^ et je donne les accès à la cuisine à votre pantine. Sinon pour info jd Kelso est en vac' et son ducaillon est mis au frais chez les moines;) ]

Elle retient le nom de la dame tant qu'à faire autant s'habituer de suite aux prénoms des habitants de la demeure.
Elle suit la dame, se posant beaucoup de questions dans sa petite tête... Comme qu'elles allaient être ses gages... Avait-elle des horaires ? Ou allait-elle dormir ?
Mais elle n'osait troubler de nouveau l'herboriste... Fallait ptet pas pousser le bouchon trop loin non plus... Et puis ce n'était pas elle qui l'embauchait donc ce n'était pas à elle de régler ce genre d'affaires...

(oui il m'avait dit )

Comme il y avait eu désertion de la cuisinière en chef, il lui fallut revenir en cuisine pour assister le Duduc lors de l'entretien qu'il voulait serré. Elle arriva donc de son atelier et écouta avec attention la liste de questions, pertinentes pour une fois, de Kelso.

La jeune Thea la surprit agréablement: elle se sortait très bien du piège "escargots" et elle montrait ainsi que la préparation de ces petites bêtes ne lui était guère inconnue... Théa, one point.
Plus elle l'écoutait expliquer les démarches culinaires plus ses papilles étaient en émoi: franchement, le Kelso avait eu une bonne intuition en souhaitant l'engager.
Et la question épouvantable arriva: le menu pour un dîner de 10 personnes.
Moment où le temps suspendit son vol, comme des siècles plus tard lorsque les cantatrices aborderaient l'air de "la reine de la nuit" de Mozart, avec le fameux contre-ut piégeux à souhait, où Hersent pria intérieurement que la jeune femme réussisse cet exercice. Ses traits se détendirent à la fin de la proposition de menu, pour elle c'était dans la poche et la cuisine serait bien occupée.


Hersent, as-tu une remarque à faire ? Un truc à ajouter ?

Ahhh làlàlà, le Duduc soudain inquiet au moment où il se rend compte qu'il lui donne la parole, mais elle comptait le prendre à contre-pied:

Côté remarque... rien du tout, je trouve Thea compétente et instruite dans le domaine de la gastronomie. Elle s'est sortie avec brio du piège "escargots" et ce qu'elle nous propose à partir de ma cueillette est absolument alléchant.
Ah, j'ai une question à poser et d'importance, cela concerne la pâtisserie.

Iris noirs posés sur la jeune impétrante:

Thea, sauriez-vous préparer des macarons? C'est MA gourmandise, je suis connue dans toute la Champagne et sur toutes les lices de joutes du Royaume pour ce péché mignon et véniel. Il y a trois reynes dans le Royaume: la baronne Neyco pour les biscuits, la duchesse Victoire de Joncheray pour les meringues et l'Ar Sparfel, c'est à dire moi, pour les macarons.


Petit silence avant de conclure:

A part ça, l'oignon ne me fait pas peur par contre je déteste les abats sauf les riz de veau. Ah... toujours prévoir une bonne réserve de champagne, avec les macarons c'est mon autre péché mignon.

Elle sourit à la jeune femme comme pour lui signifier que sa candidature était retenue et surtout validée... les macarons seraient un plus pour la renommée de la table de Sa Seigneurie Oksana.

Tu vois Kelso que je peux faire court quand je veux.

Une fois parti, on ne l'arrêtait plus le duduc!!! Hersent n'arrivait même pas à en placer une afin de répondre à la Thea au sujet des macarons. Elle écouta la discussion courant sur les frais, les gages et toussa, d'une oreille distraite. Elle eut un regain d'attention lorsqu'on évoqua la grossesse de Val et sourit avant de réussir à placer:

Théa, il y aura certes bientôt un enfançon à la Demeure mais il faut que vous sachiez que j'ai deux enfants, Arthur et Sarah, qui viennent de temps à autre en ma compagnie passer quelques jours sur le domaine de la Vicomtesse. Ils ont 7 et 10 ans mais mangent de tout et ne sont pas difficiles.

Regards noirs vers Kelso, le sujet des macarons serait toujours une pomme de discorde:

Non mais, ça ne coûte pas les yeux de la tête que de fabriquer maison des macarons. Elle se tourne vers Théa et lui souffla: j'aime tous les parfums mais chuuutt. Elle repris de plus belle: non mais Kelso, cesse d'être pingre là! Le domaine se porte bien, il y a de la farine à foison, le poulailler a un excellent rendement grâce aux soins des gens d'Oksana et des miens que j'envoie de temps à autre pour aider. Je fournis aussi de la farine et du lait en provenance de mes terres alors, désolée, mais nous avons les moyens de consommer des macarons. De plus, dans mon atelier je peux procéder à des sélections de plantes particulièrement savoureuses en pâtisserie: le coquelicot, la lavande notamment se marient très bien avec le miel. Théa a carte blanche pour piocher dans le jardin des simples. Il y a de la verveine citronnelle... c'est délicieux également pour agrémenter les pâtisseries.

Elle haussa les épaules et dit:

Théa, il ne faut pas lésiner sur les bonnes choses. Le miel est en quantité largement suffisante pour l'utilisation en cuisine: les ruches donnent bien cette année et j'en suis ravie. Kelso, je trouve que tu oublies un peu trop que nous sommes chez Oksana et que sa table doit être digne de son rang. Je ne dis pas qu'il faille festoyer chaque jour mais un repas, même simple, peut être raffiné et sans que cela ne coûte les yeux de la tête.

Elle glissa à l'oreille du duduc au bord de l'explosion: d'ailleurs, j'y pense, il nous faudrait un intendant pour superviser le domaine quand nous nous absentons pour gérer les nôtres, qu'en dis-tu?

Quant à Cortès, certes il est rustique mais bon, ce n'est pas un chien non plus, je sais qu'il apprécie les bons petits plats. Ahhh Xixi... notre Xixi est raffiné oui, tu as trouvé le terme exact et est connaisseur en vin donc il sera de bon conseil pour les accords vin/mets. Je pense qu'il saura trouver le chemin de la cuisine pour informer Théa de ses préférences alimentaires.

Au fait... Théa... sachez que le Duc Kelso est un gourmand invétéré et que l'on doit veiller à ce qu'il ne se goinfre pas trop: non seulement ce ne serait pas bon pour sa santé mais encore, les femmes de la Mesnie tiennent à le voir conserver sa forme de jeune homme. Tout bas elle dit à l'oreille de Théa: et puis il a tendance à abuser de la boisson donc dès que vous voyez qu'il a un peu trop bu, vous mettez tout sous clefs et uniquement à disposition des pichets d'eau agrémentés de plantes que je vous ferai parvenir.

Elle regarda autour d'elle, cette cuisine si familière et si chaleureuse lorsque tout le monde se retrouvait autour de la table, sans chichi: Théa, vous vous sentirez bien ici, je l'espère vraiment. Et puis si jamais vous avez besoin d'aide ponctuelle, je peux vous envoyer ma cuisinière Florine, qui est devenue experte en macarons depuis que mon fournisseur parisien a disparu corps et bien dans l'incendie de son atelier.

Elle s'adressa à nouveau à Kelso: dis-moi, il faudra penser à faire faire une tenue de travail à Théa... tu crois que l'atelier des DO pourrait nous en fournir???

Petit sourire en coin quand le Duc se trouve une excuse quant à la quantité de nourriture qu'il ingurgite... Les hommes... Tous les mêmes !
Par contre le sourire disparaît très vite quand il annonce la quantité de personnes qui peuvent être présent à la tablée. Ses yeux s'écarquillent quelque peu et elle se demande comment elle va faire... Ses jours et ses nuits à la cuisine pour sur ! Arrivera-t-elle à dormir entre deux quiches, deux tourtes, deux crêpes ? Deos... Elle commençait à craindre le pire !

Voila qu'il lui tournait autour... Qu'elle détestait cela ! Et quand il commence à parler de rose, de rouge, de pompon ! Elle devient d'abord livide avant de voir rouge.

Sauf votre respect messire... Jamais au grand jamais je ne mettrai de rose ! Et un pompon ? D’où vous vient une telle idée saugrenue ? Non, non, non et non ! Je veux bien faire quelques concessions si le noir vous déplaît au plus haut point mais tout de même !

Ses lèvres bougèrent encore un peu, les yeux dans le vague, elle murmura de nouveau : "du rose... Un pompon..."

Ils allaient la rendre folle c'était sur...