Les appartements privés de Klouska - Pensées

Les derniers jours passés alitée, elle pu enfin quitter sa couche de fortune. Ses blessures commencaient à cicatriser, mais sa belle entaille a l'avant-bras droit la faisait encore terriblement souffrir. C'est donc, conservant son bras bandé contre son ventre, à l'abri de tout choc, qu'elle retourna à son livre-confident afin d'y déposer les dernieres mémoires toutes fraiches encore dans son esprit.

1459 - 5ieme jour de ce mois d'Octobre.

Tout s'est enchainé si vite depuis mes derniers mots griffonés ici. Nous sommes partis à l'assaut des Artésiens, ces derniers, qui nous surpassaient en nombre et en technique je dois bien l'admettre.., ont blessé bon nombre d'entre nous. Ma Suzeraine fut grievement blessée. Me pardonnera t'elle d'avoir faillit à mon devoir ? Pour le moment, seul son rétablissement compte pour moi. Je la sais forte et courageuse, entre de bonnes mains qui plus est, mais je ne peux m'empecher de m'inquiéter pour elle. Surement ne s'en doute t'elle pas le moins du monde.. il faut dire que je n'ai jamais été très douée pour montrer et faire part de mes sentiments, qu'ils soient amicaux ou amoureux.. En cela, Atlas et moi nous ressemblons beaucoup.
Les nuits d'assaults suivantes furent un massacre. Je fus touchée..
Mes cauchemards me font revivre cette scene nuit apres nuit.. mes compagnons et moi avancons face à 2 armées artésiennes, face à la mort. Ils sont beaucoup plus nombreux que nous.. au moins 3 ou 4 pour 1.. semblant n'être qu'une faible femme à leur yeux, seuls deux m'attaquèrent. Ce qui m'épargna la mort probablement.. Tandis que l'un s'amusait, sourire sadique aux levres, a taillader de fines blessures à mes mollets pour m'affaiblir, l'autre, beaucoup plus bourin, assenait d'enorme coup d'épée sur mon bouclier qui ne tarda pas à se briser. Un rire vainqueur sorti de sa gorge de mon assaillant et il porta un dernier coup. L'armure, offerte par mon aimé, se brisa à mon avant-bras et ma chair se déchira sous la lame. Le choc de l'impact me cloua au sol, je tombis sur ma belle épée qui ne m'avait pas été d'un grand secours. Assomée, je ne vis rien de la fin de ce combat et ne m'éveilla que lorsque les bourrins eurent quitté le champs de bataille. Nombreux étaient les Champenois au sol. Les quelques résitants commencaient à rapatrier les blessés. Je me levais péniblement, mollets en sang mais ils parvenaient encore a supporter mon poids. Mon bras blessé ballant me faisait terriblement mal, l'armure brisée et cabossée me blessait plus encore à cet endroit. J'attrappais mon épée et la rangeais dans son fourreau, posais mon regard encore flou sur mon bouclier détruit et décidais de l'abandonner là.
Pas à pas, doucement, je rejoignis mes compagnons qui se rassemblaient et aida de mon mieux pour emmener les blessés en lieux sûr à compi où des soins nous seraient offerts.

Mon premier jour de convalescence est flou dans mon esprit, mais grace aux soins des mediastres, je fus vite sur pied, ou presque. Pas encore en etat de retourner me battre cependant..

Et pourtant.. les Artésiens nous envahissent à leur tour.. simple retour des choses, l'ont pouvait s'y attendre. Sauf qu'ils foncent directement sur Reims où Atlas se tient prêt à défendre le chateau.
J'ai peur pour 'Mon Indispensable' comme j'aime l'appeler à son insue. Je sais les artésiens déterminés à nous laminer et se venger de l'attaque que nous leur avons porté les premiers.

Elle posa sa plume un instant, étouffa un sanglot, et regarda au dehors. Peut être le terrible s'était il déjà produit ?

Un léger rose de retour sur les joues de Klouska, dût à une meilleure santé et du retour du froid automnale. Elle deposa son nouveau bouclier, dont elle ne se séparerai plus, contre le meuble et s'assit face à ses écrits. Elle prit sa plume, et continua son récit.

12ième jour de ce mois d'Octobre 1459

Dure période pour la Champagne. il me semble que cette guerre n'en finira jamais.. mais enfin me revoila sur pied. Mes blessures ne sont qu'un vieux souvenir, ou presque.. mon bras s'est bien remis, la cicatrice est belle, nette et légèrement rosée. Cette fine parcelle de peau ne prendra probablement plus les couleurs dorées qu'offre le soleil.. mais qu'importe, les blessures de guerre sont à porter fièrement ; même pour une femme.
Grace à l'aide de mon homme, à des lieues de là pourtant.., et de sire Batzan, Maire en place à Compi actuellement, j'ai pu investir mes derniers ecus economisés, dans un nouveau bouclier qui me sera probablement fort utile dans les jours à venir..
Cette fois je sais à quoi m'attendre, et la boule au creux de mon estomac a disparu.. seuls la rage de vaincre et le besoin de débarasser la Champagne de ses parasites me portent à donner le meilleur de moi-même et d'oublier la peur.

En pleine cambrousse sur le territoire artésien, aux portes d'une ville siège une armée champenoise, en son sein se trouve une jeune clermontoise, le regard encore plein de fureur, le corp parcouru de tremblements nerveux, marque de la bataille qui avait eu lieu la nuit passée.
Elle prit un des feuillets vierges qu'elle avait emmené avec elle et griffonna avec un fusain, plus solide qu'une plume, qu'elle avait emmené avec elle. En préparant son paquetage elle s'etait douté que le besoin d'écrire se ferai sentir et elle ne s'était pas trompée.

1459 - 19eme jour du mois d'Octobre.

Apres une infiltration des plus discretes possible des terres ennemies , mes freres d'armes de cette nouvelle armée et moi même avons bataillé toute cette nuit. Ces sales chiens d'artésiens étaient furieux que l'on se soit introduit sur leurs terres, et nous étions bouillant de venger nos proches et amis champenois blessés.
Il m'a simplement fallu repenser à Atlas grievement blessé sur Reims, à Hersent, Kelso, et ma suzeraine qui avaient été eux aussi blessés pour eveiller une rage en mon âme et me lança à l'assault de ces fils du Sans-Nom. Alors que je croisais durement le fer contre une rouquine ; mon chef de section, pour qui j'éprouvais une affection amicale naissante, bataillait à mes coté et fut grievement blessé à l'abdomen. Mes émotions et ma retenue s'envolèrent, il me fallait tuer ! J'éprouvais une soif de sang et cette rouquine ferai l'affaire ! Avec plus de souplesse que je n'en avais jamais eu auparavant je feinta et plongea ma lame dans le ventre de mon adversaire. Sans plus de fioritures, j'extirpa mon épée en repoussant la malheureuse d'un bon coup de botte. Celle ci tomba a la renverse et agonisait dans une marre de sang. Sans un regard je la laissai là et parti défendre mon chef de section alors que son adversaire allait lui porter un nouveau coup.
La retraite sonna dans nos deux camps à l'aube approchant. Chacun devait soigner ses blessés et s'occuper de ses morts... La bataille reprendrai bien vite et il me tardait presque d'y être !

Elle plia soigneusement le velin et le glissa dans une des poches de son petit baluchon. Elle ne manquerait pas de l'apporter et de l'ajouter à son livret de Champigneulles dès qu'il lui serait possible de rentrer chez elle.

Un jeune homme encapuchonné était venu a sa rencontre en ce magnifique jour de printemps. Le précieux pli lui fut confié et Klouska ne resista pas et descella le sceau avec avidité. Elle ne reconnu pas l'écriture ; forcement puisqu'elle n'avais encore jamais eu l'occasion de la lire. D'un oeil expert et rapide, elle dévora la lettre. Son regard s'embua, son expression était des plus surprise, jamais encore elle n'aurai imaginer telle chose. Il lui fallait conserver ce parchemin a l'abri des intemperies. Elle sorti son petit carnet de ses affaires et se mit a griffonner. Se confier.

1460 - 23eme jour de Mars

Le messager, porteur de bonnes et/ou de mauvaises nouvelles. Ce jour, je lui aurai presque sauter au cou .. ou tordu. Je dois bien avouer que je fus sceptique les premiers instants, mais qui oserai jouer un si mauvais tour ? et surtout, pourquoi ?! L'évidence etait là, l'expéditeur de ce courrier etait bel et bien mon ....

Citation :

Expéditeur : Atonium
Date d'envoi : 23/03/2012 - 15:09:52
Titre : Famille
bonjour,

Je suis le frère d' Iscambe, et par un habile jeu de logique, cela fait de moi ton frère. Je sais, voir cela écrit sur une lettre peut être traumatisant, mais ce n' est pas le pire, tu vas me voir en vrai. Je viens de déménager à Reims et je compte te rendre visite à Clermont, j' ai d' ailleurs pris un bain pour l' occasion.
J' ai également appris par le biais de notre s�ur commune que tu avais accédé à la noblesse. Je te félicite, tu relèves le niveau de la famille.
Je penses que nous avons beaucoup de chose à nous dire et trop peu de place sur une simple lettre, je te souhaite donc bon courage et te dis à bientôt.

atonium,

Emue, elle ne termina pas sa phrase, préférant lire et relire les mots d'une premiere lettre de son frere.